atelier galerie annageorges

Il a la particularité de ne jamais prévenir quand il rentre plus tard, il fait comme s'il était seul. Il n'a pas d'horaire à me communiquer. Si je suis malheureuse ou fulminante, tout vient de moi. Il est dans le temps qui l'absorbe,le temps qui lui convient à lui tout seul. Se pose-t-il la question : se sent-elle seule? Est-elle triste? Il poursuit son objectif. Comme un chevalier qui va à sa cible. Se demande-t-il si j'ai passé une bonne journée?
"Au début", il me cherchait avec exaltation dans la maison. Il me cherchait. Peut-être l'ai-je trop découragé , à force d'attentes ou c'est le quotidien qui l'a désamorcé et moi avec.
"Au début", il me serrait contre son coeur , dans ses bras avec force et besoin.
Maintenant, l'attente l'a prit lui aussi. Même quand je ne l'attends pas, il croit que c'est ça.

Peut-être n'a-t-il plus envie de rien de moi. Mais non je n'imagine pas qu'on ne puisse pas penser à moi, s'inquiéter pour moi. Car je le fais incessamment pour ceux que j'aime. En fait, ce qui me fait le plus plaisir, même si au fond c'est un malheur, c'est de m'enfermer dans ma pensée, dans ma pensée, je me pose, je découvre l'attachement que j'ai pour moi. Ca calme mon angoisse , ensuite je m'enferme dans la pensée que j'ai de l'image  de lui.

Car c'est de l'image dont je suis tombée folle.
La folie c'est la répétition d'une seule et unique pensée qui vous assiège comme une chevalier. Cet homme-là a la couleur noire du métal, les gantelets de l'armure, le heaume fermé, magique, secret. Ses yeux sont profonds, sont l'exacte idée du MYSTERE, de tous les possibles de mon imaginaire.

Mon coeur  bat pour lui, et me fait mal à la poitrine.J'ai les larmes qui montent aux yeux, tant qu'il voudra de moi, je continuerai de l'aimer. L'étau qu'on éprouve, dans le coeur, est réel. C'est incompréhensible mais c'est réel. La puissance d'amour  existe, son pouvoir. On parle de pouvoir lorsqu'il y a perte de liberté, lorsqu'on voudrait faire autrement et que c'est impossible.  Je me surprends, je me décode, mais je poursuis sans le vouloir mon errance.

Ce texte est dédié évidemment à l'homme que j'aime sans comprendre pourquoi je l'ai aimé, pourquoi j'ai  continué à l'aimer. Enfermée dans ma tour de pensées, comme une toile et ses couleurs, je me fais du bien dans le mal de cette histoire.

C'est pour la colère que j'écris, une vraie, une forte colère. Rouge et puissante longtemps ensevelie. Celle qui raconte. La bouche c'est elle. La colère doit sortir sinon elle devient cancer. Je vis avec un homme depuis deux ans. Je ne sais pas comment je vis, ce qui m'arrive chaque jour. C'est "lui"

C'est un chevalier.Mon Chevalier.C'est l'attente qu'il installe en moi, et le besoin de lui. Il est toujours occupé, ab sent, indisponible. Alors ta façon de vivre est celle d'un cerveau qui attend, qui pense à l'autre, qui le désire. Je meurs d'attentes, de demandes d'amour, de manques. Le Manque-t'appelle- Tu as une indigestion de manques de questionnements. Tu es"lui" sans "lui".

Pourquoi pas, en tout cas c'est comme d'écrire un journal. Chaque soir, ou chaque matin selon le temps, plutôt le soir c'est très méditatif comme si on arrêtait de penser fébrilement pour penser dans la globalité de sa vie. Je vais mettre pour ce premier message du blog précité annageorges , un de plus dans la nation des globes et faces et spaces, parfaitement analysée par les sociologues et autres , je vais donc publier une photo d'un tableau peint en 2007,petite huile sur toile 10F donc 21cm/18cm,c'est un couple sur un cheval, je l'ai appelée"la chasse". Nous voici au coeur de mon univers, déjà , il traverse ma vie présente et passée , bon tant à dire. La deuxième toile s'appelle évidemment "le chevalier". Ca fait deux toiles par jour, mais c'est en réalité la même source  : huile de 50 sur 70 cm que j'ai peinte en 2000 .On est comme un fleuve d'informations, je vois très bien ce courant qui sort du crâne et qui choisit avec détresse tous les supports pour se fixer , l'écriture, les mots, les signes, le dessin, la couleur, largile, l'empreinte, les sons..L' histoire est simple. Sans doute se superpose-telle à celles d'autres femmes comme moi .J'ai une épaisseur de vies, autant d'existences que de changements et pourtant on dirait qu'un seul et puissant" sentiment"  prend tout l'écran: ma passion pour un homme...

J'envoie les photos